Nous connaissions des collections de coquetiers, de moutardiers, de saucières ou autres objets ayant trait au service de la table mais nous n’avions encore pas été confrontés à une collection de « beurriers conservateurs ». Pour répondre à des questions, nous avons dû nous pencher sur les documents détenus par l’association et les musées de Sarreguemines et mettre à contribution plusieurs de nos « membres chercheurs ».

 

De nos recherches il ressort que le beurrier conservateur semble apparaître pour la première fois sur un "Tarif des produits céramiques" de Sarreguemines en 1892. Curieusement il ne figure plus sur celui de 1893. Il se trouve sur le tarif des produits céramiques de la faïencerie de 1899 puis sur des planches du début du 20^esiècle.Plusieurs collectionneurs certifient avoir vu sur des marchés ces beurriers avec des marques de la période du séquestre nazi et la période Villeroy & Boch. Il n’en reste pas moins que ces pièces qui semblent avoir été fabriquées sur une longue période restent rares. Pour ce qui nous intéresse, les productions de Sarreguemines & Digoin, on ne distingue que deux tailles. L’une de 0,440 litre, première citation catalogue de 1892, puis de 1,080 litre et 0,440 litre première citation sur le catalogue de 1899.

 

 

 

Ces remarques sont confirmée par les décors des beurriers qui nous ont été donné de voir : le décor "Cluny", un des plus anciens répertoriés, déposé en 1875 mais certainement utilisé avant. Le décor "467", numéro bien petit comparé aux plus de 6.000 exécutés à Sarreguemines et qui simplifié donnera plus tard le décor Copenhague. Le décor "Hanoï" au tarif des produits faïenciers de 1898. Enfin un beurrier décor "damiers", ce décor apparait sur une planche de catalogue éditée après 1920 il porte une marque I 30C. Tous ces beurriers sont de petite taille (0,440l) sauf celui au "décor 467" qui est de taille 1 (1,080l).
La conservation et la fraicheur étaient dues au fait que le beurre "tassé" dans le logement sous le couvercle baignait dans une solution d'eau salée que l'on mettait dans la partie basse. Ceci mettait l'aliment à l'abri de l'air et empéchait son oxydation.Il semble que Sarreguemines ait aussi produit une autre catégorie de beurriers à réservoir : des "beurriers rafraichisseurs" de forme rectangulaire et dont le couvercle pouvait contenir de l'eau qui gardait au produit une certaine fraicheur et plus de fermeté.